Pourquoi le moment de l’embauche est-il celui qui est le moins bien négocié par les chefs d’entreprise ?
Les Ressources Humaines connaissent un paradoxe lorsqu’elle sont pratiquées dans les entreprises de taille modestes. En effet, c’est certainement l’un des domaines dans lequel l’entreprise a le plus à gagner en terme de productivité indirecte (via les embauches et la gestion de carrières) mais dans les faits cela se transforme le plus souvent en dépenses sèches, administratives et improductives. Les RH peuvent-elles être vecteur de valeurs ajoutées pour les entreprises ? Certainement pour celles qui ont un service « RH » qui vont au delà de la simple gestion du personnel. Essayons de passer en revue pourquoi le moment de l’embauche est un exercice si mal maîtrisé par les chefs d’entreprises1) Quelques éléments d’explication
Première explication possible: l’absence de prise de conscience
Un entrepreneur a une idée, dans un secteur d’activité qu’il maîtrise et réussit son « pari ».
La structure grandit en M2 et en nombre de personnes.
Bientôt les contraintes législatives et règlementaires pointent leur nez avec plus d’insistance, et l’établissement d’un service RH au sein de l’entreprise est vécu comme une obligation.
Le chef d’entreprise, jusqu’à présent, n’a souvent jamais appris à être Manager, il l’est devenu par la force des choses, il a fait comme il l’a pu et traîne souvent quelques lacunes…
Il est un entrepreneur brillant qui a à cœur de passer le moins de temps possible dans la paperasse qu’il assimile notamment aux « fonctions RH de papa » à savoir la paie, le droit social, le juridique par extension…
Quelquefois l’entrepreneur volontaire, perçoit mal les possibilités positives que lui ouvre une gestion des carrières dont la porte d’entrée est…l’embauche.
Deuxième explication possible: Le manque de ressources
Notre chef d’entreprise « aimerait » bien avoir un service RH performant…mais il y a tellement à faire. Alors il fait passer les entretiens d’embauche avec Sylvie le bac+2 qui a en charge, les paies, les entretiens de fins d’année (qu’elle n’arrive jamais à boucler en temps et en heure) , freinée par les N+1 des personnes interviewés si peu enclin à perdre du temps avec ce qu’ils considèrent comme une mascarade (« De toute facon la Direction a dit pas d’augmentation cette année… »). Alors les entretiens sont expédiés, un peu de feeling, un excès de confiance dans le diplôme, ben quoi ? On a toujours fait comme ca…Troisième explication possible: Des méthodes d’embauche discutables
Dans ce cas le chef d’entreprise a pleinement conscience de l’importance du moment de l’embauche mais ses méthodes baroques le condamnent à l’échec répétitif. Comme pour le paragraphe précédent, notre capitaine de PME fait confiance en son feeling, quelques questions bateau et l’inspection du CV à la recherche d’un élément qui lui sauterait aux yeux. « Ça a toujours bien marché jusqu’à présent »… »Quoi le turn over ?…16% des personnes parties l’année dernière c’est pas choquant, on doit être dans la moyenne nationale non ? » Oui…on se console comme on peut, et un chef d’entreprise, orgueilleux par nature, se persuadera que tout va très bien malgré les faits qui lui crient le contraire…2) L’impact d’un process d’embauche défaillant

3) Et si les embauches bien maîtrisées étaient un avantage concurrentiel ?

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